Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Une pestouille à l'école !!!!

Un peu d'attentat, de téléthon et d'élection

6 Décembre 2015, 02:14am

Publié par Une pestouille

Je suis partagée, et en colère aussi. J'en ai marre de tous ces gens qui viennent nous expliquer que c'est égoïste de pleurer sur les victimes françaises parce qu'il y a des attentats partout dans le monde. Ces mêmes personnes qui n'ont jamais, jamais, partagé un seul article relatif aux attentats ailleurs et qui, désormais, nous ressortent des articles vieux d'un an. Ces mêmes personnes qui disent tout et son contraire. Il ne faut pas aller faire la guerre ailleurs, c'est mal, c'est de l'ingérence. Mais, quand même, on a rien fait avant, on est vraiment des gros nazes. Faut se décider les gens ! Ces gens qui, maintenant, nous sortent des théories toutes pourries sur le pourquoi du comment on en est arrivé là. Punaise, mais réveillez-vous, berdol !! Cessez de regarder les infos d'un oeil tout en faisant cuire vos pâtes. Lisez le journal, recouper les infos que vous trouver sur le net, prenez le temps de lire des avis différents et de vérifier les sources (surtout) et vous verrez que tout ça dure depuis bien longtemps, et qu'un grande partie des évènements récents étaient plus que prévisibles. Pas forcément les attentats du 13, mais le reste... Lisez, informez-vous sur Poutine, regardez l'histoire de la Syrie (la vraie, pas celle que la dictature actuelle tente de vendre), apprenez vraiment à connaitre vos institutions (l'ONU par exemple dont les gens savent peu de choses finalement)... Ça ne fera pas de vous des géopoliticiens expérimentés mais ça vous évitera de dire des énormités, de relayer des rumeurs et de balancer des lieux communs à longueur de temps. Et puis, surtout, cessez de vouloir établir une échelle du malheur. Non, ce n'est pas plus grave à Paris qu'à Beyrouth parce que la France est un pays riche (ah ah ah... Pardon...). C'est juste aussi intolérable. Mais qui êtes-vous pour reprocher à un français d'être touché par un attentat dans son pays ? Ça ne veut pas dire qu'un attentat ailleurs ne le touche pas. Bien sûr qu'il est choqué, heurté, blessé par tous ces attentats, partout dans le monde. Mais là, il s'agit de son pays, c'est CHEZ LUI, à deux pas à vol d'oiseaux de sa maison et de ses enfants. Il faudrait peut-être érrêter de culpabiliser les français parce qu'ils sont soit disant privilégiés. Nous n'avons pas à nous excuser d'être nés en France. C'est aussi un attentat dans ses certitudes, celles de vivre dans un pays en paix, parce que les français ne se rendent pas compte que nous faisons la guerre. La guerre est ailleurs. C'était pareil pour les américains en 2001. La guerre, c'était partout ailleurs, mais pas chez eux. C'est une violence dans leur confort, leur mode de vie, leurs valeurs. Et puis, surtout, le Moyen-Orient, c'est tellement loin pour les gens... D'un seul coup, la Syrie leur semble nettement plus proche de chez eux. Alors oui, je m'insurge contre les attentats partout dans le monde à longueur d'année, je partage sur les réseaux sociaux aussi, très souvent. Mais là, je suis auto-centrée sur mon pays, sur Paris. Peut-être que c'est égoïste mais je m'en donne le droit, pour une fois. Je m'autorise à être blessée dans mes souvenirs d'enfance. Je pense à ces soirées avec mes amies dans ce quartier, à ce concert mémorable au Bataclan et aux fous rires de ce soir-là. Je m'autorise à être blessée dans ce sentiment de sécurité que j'ai pu ressentir à l'époque parce que c'était un quartier connu, familier, joyeux, et aussi parce que j'y étais à chaque fois avec des gens que j'aimais. Quant au reste, je refuse de tomber dans la parano et de laisser place à la peur. Jamais je n'ai autorisé qui que ce soit à me terroriser, et ce n'est pas aujourd'hui que ça changera. Les laisser me terroriser ça serait leur reconnaitre une existence, une légitimité qu'ils n'ont pas. Là dessus, rien n'a changé depuis les attentas précédents, depuis ceux du métro St Michel en 95 même. C'est dire si ça fait un moment que je refuse d'écouter les revendications d'un groupe, quel qu'il soit, qui pense pourvoir tuer pour imposer ses idées.

Le Téléthon, comme chaque année, ça m'intéresse. Pour des raisons que j'ai déjà développées sur ce blog. Alors, parce que les malades et leurs familles ont besoin de nous, parce que les pouvoirs publics ne financent pas les recherches comme ça devrait être le cas - mais c'est tellement plus rentable de financer les recherches sur la perte de cheveux de Monsieur "Je peux financer ta campagne" que de chercher comment soigner l'enfant de "Je peux éventuellement voter pour toi" - si vous le pouvez, faites un don, même tout petit. Pas besoin forcément, d'envoyer de l'argent... On peut juste acheter un petit objet, une part de gâteau, n'importe quoi. Quelques euros, ça n'a l'air de rien, mais ça fait grossir la cagnotte. Et, peut-être, demain, des parents pourront avoir une aide à domicile ou un appareil qui leur fera un peu de place dans cette vie de parents devenus infirmiers à temps plein. Ou, qui sait, peut-être qu'un malade pourra financer son aide humaine, son avs, pour aller à la fac (puisque ce n'est pas pris en charge par l'éducation nationale) et pourra être un étudiant comme les autres ou presque, au lieu de rester enfermé chez lui à suivre des études à distance.

Et puis, ce week-end, il faut voter. Pour la première fois, je crois que je vais m'abstenir. Je dis ça, mais je ne suis pas certaine de me résoudre à l'abstention demain. J'ai toujours pensé qu'il était important de faire valoir son droit de vote. Mais cette année, je ne sais pas pour qui voter. J'ai le choix entre des partis qui n'auront jamais rien à voir avec moi, des partis peu convaincants parce que leur programme est on ne peut plus léger et le parti de ce maire en place qui ne prend même pas la peine de s'occuper des gens qui l'ont élu. Ce maire à qui nous avons demander audience, celui à qui nous avons écrit et qui ne prend même pas la peine de répondre. Pourtant, il me semblait que c'était son boulot de s'occuper des habitants de sa ville. Comment croire qu'il s'occupera mieux de ceux qui vivent à l'autre bout de la région ? Elu par le peuple et pour le peuple, ça ne veut plus rien dire. Alors pourquoi participer à ça ? Pourtant, j'y croyais. J'ai été élevée comme ça. Mon grand-père, cet irréductible communiste, pensait que le droit de vote était le pouvoir des ouvriers et le seul moyen d'obtenir plus de droits et de justice. On m'a appris à réfléchir, dans ma famille et à l'école. Alors, à chaque élection, j'ai décortiqué les programmes pour être sûre de mon choix, pour ne pas voter n'importe quoi. Bien souvent, j'ai eu du mal à me décider parce que les partis pour lesquels je votais ne tenaient pas leurs promesses, parce que je savais que leur programme n'était pas réaliste. Mais les autres partis ne me correspondaient pas, alors j'essayais d'être responsable. Mais là, cette année, je crois que je ne suis pas capable d'avoir le recul nécessaire pour prendre la bonne décision. Mais je sais que si le FN passait dans ma région, je me sentirais coupable de ne pas avoir voté. Mon vote ne change peut-être rien, mais sait-on jamais. Je crois que je suis un peu perdue. J'ai un peu mal dans mes convictions. On verra mon humeur du jour, demain matin.

Commenter cet article